Stellantis : la chute de Carlos Tavares

L’annonce surprise de la démission de Carlos Tavares, Directeur Général de Stellantis, dimanche en fin de soirée était plutôt inattendue… C’est le moins que l’on puisse dire, puisque ce soir, le titre de Stellantis clôture en baisse de près de 7% !

Aussi, que va entrainer cette crise interne pour le groupe ? Qui pour remplacer Carlos Tavares ? Le moment est-il venu d’acheter Stellantis ? Découvrez-le dans cet article !

Un communiqué de presse surprise !

Tout d’abord, il est important de noter le timing de l’annonce de cette démission. Laquelle s’est faite via un communiqué de presse publié par le groupe automobile… un dimanche en fin de soirée ! De façon générale, il est assez rare qu’une entreprise communique (hors situation très exceptionnelle) à un tel moment de la journée (fin de soirée), et encore plus un tel jour (dimanche).

Une telle communication semblerait donc montrer que la crise interne était particulièrement sérieuse. Au point d’être contraint, par le Conseil d’Administration, de démissionner de son poste.

Vous rencontrez des difficultés dans la constitution et/ou la gestion de votre portefeuille boursier ?
Le Petit Actionnaire est disponible pour vous accompagner dans sa composition, ainsi que pour vous apprendre à le gérer par vous-même !

| Prendre rendez-vous ou obtenir plus d’informations |

L’incertitude pour Stellantis

Le départ brutal de Carlos Tavares de la Direction Générale du groupe, alors même qu’il devait prendre sa retraite “début 2026”, marque le début d’une période d’incertitudes, dans un contexte économique et conjoncturel déjà très négatif. Une situation que le marché n’apprécie, généralement, guère… D’autant que celle-ci pourrait bien durer, puisque le constructeur se donne jusqu’au “premier semestre 2025” afin de nommer son successeur. L’interim étant assuré par John Elkann, Président du groupe,

A l’échelle des marchés, qui plus est en pleine crise sectorielle, un délai de “quelques semaines” à “plusieurs mois” ressemble à une éternité ! Une période qu’il faudra pourtant habillement négocier au regard du contexte actuel. Car le temps ne va pas s’arrêter, et les problèmes, qu’ils soient conjoncturels ou structurels, devront recevoir des réponses adéquates, sous peine de plonger encore plus Stellantis dans la crise.

En effet, les graves défauts de motorisation (moteurs PureTech) ne vont pas s’évaporer. Tout comme les futures réglementations européennes sur les moteurs thermique ne vont (malheureusement) pas être abrogés du jour au lendemain, ni la concurrence nouvelle des constructeurs chinois ne va prendre fin. Autant de problématiques qui nécessiteraient pourtant de disposer d’une équipe dirigeante stable et pro-active capable de prendre la mesure de tout ceci.

Bien sûr, le remplacement de Carlos Tavares sera peut-être positif à certains niveaux. Mais le temps que tout ne se mette en place, il n’est pas à exclure que des choix forts ne soient pas engagés dans le timing dans lequel ils le devraient pourtant.

Pour l’anecdote…

Il est assez cocasse de constater qu”à l’arrivée de Carlos Tavares chez PSA (il y a une dizaine d’années), le groupe était au bord de la faillite. Aujourd’hui, il part, poussé à la démission, de chez Stellantis… qui se trouve dans une situation très difficile. Tout ceci alors qu’il y a peine une année, il était encore considéré comme un patron à succès, ayant guidé Stellantis sur le toit du monde des constructeurs automobiles.

Carlos Tavares, ancien dirigeant de PSA, est celui qui a mené à bien la fusion entre PSA et FCA. Fusion qui a donné naissance à Stellantis, l’un des leaders mondiaux de la construction automobile. Son départ pourrait-il mettre à mal l’entreprise qu’il a lui-même participé à consolider ?

A priori, non… Il parraît assez peu probable que Stellantis puisse être menacé de dislocation. Le groupe est récent, certes, mais constitué de marques fortes. De plus, il est présent sur divers marchés (notamment l’Europe et l’Amérique du Nord), diversifiant ainsi ses zones d’affaires. Pour autant, il sera probablement nécessaire de “rajeunir” les produits, de façon à susciter de nouveau l’intérêt du public et donc des acheteurs. Qui plus est face à une concurrence démultipliée et à des budgets (consommateurs) sans cesse plus contraints.

Il ne serait, néanmoins, pas inconcevable que de nouvelles opérations de fusion / acquisition soient envisageables au sein du secteur automobile.

Qui pour remplacer Carlos Tavares ?

C’est une question difficile à répondre, dans le sens où de nombreux constructeurs sont en grandes difficultés actuellement. Entrainant par la même occasion, de potentielles chaises musicales dans le secteur. Néanmoins, un nom pourrait être aussi inattendu que provocateur. Entre “coup de maître” et “”décision complètement folle”. Un autre “Carlos”… Carlos Ghosn !

Une telle nomination serait un véritable pied de nez aux autorités judiciaires françaises et, en core plus, japonaises. Pourtant, l’ancien PDG de l’Aliance Renault – Nissan, débarqué dans un scandale judiciaire en 2019 par la partie japonnaise après souhaité une prise de contrôle du constructeur japonnais par son homologue français, a plus que fait ses preuves dans le secteur automobile.

Sa condition de fugitif, qui plus est au Liban, est évidemment un point majeur compliquant fortement son “retour aux affaires”. Pour autant, il reste tout à fait possible de diriger une société depuis un pays étranger. C’est notamment le cas de Schneider Electric, fleuron français dirigé depuis le Moyen-Orient par son nouveau patron.

Si cette hypothèse de revoir Carlos Ghosn à la tête d’un constructeur automobile a du plomb dans l’aile avant même d’être réellement envisagée, il n’en demeure pas moins que le profil professionnel du dirigeant franco-libano-brésilien aurait de quoi rassurer le marché (après une première phase d’inquiétudes lié à son statut).

Et justement,, dans le contexte de crise sectorielle et conjoncturelles, une telle nomination passerait probablement beaucoup plus facilement qu’en “temps normal”. Tout simplement car les implications négatives d’une telle décision seraient noyés dans le flot de mauvaises nouvelles touchant tout le secteur.

Le moment est-il venu d’acheter Stellantis ?

Réponse courte : Je ne pense pas !

Bien sûr, je ne possède pas de boule de crystal… Cependant, les incertitudes sont énormes (tant sur le titre que sur le secteur automobile) pour envisager une entrée aujourd’hui. Des incertitudes qui risquent bien de plomber le titre et le secteur pendant encore un certain temps, avant que le bas de cycle ne soit réellement touché. Les graves difficultés internes s’ajoutant au contexte conjoncturel déjà déplorable.

Un élément positif et permettant (peut-être) d’envisager une sortie de crise à moyen terme, serait que les réglementations environnementales européennes soient revues urgemment. Ce qui permettrait alors de redonner quelques perspectives aux constructeurs au-delà de 2035. Une telle chose est-elle seulement possible ? Tout est question de volonté (politique) de sauver une industrie européenne sur le point de se désintégrer, directement menacée par des décisions prises sous couvert d’un dogmatisme écologiste à peine voilé…

Mettre un frein à la folie de la taxation punitive des acheteurs (malus écologique) serait également une piste permettant de réduire les coûts pour les consommateurs, et donc, potentiellement, de relancer l’industrie automobile au sens large.

Dans tous les cas, à titre personnel, je reste plus que jamais sur ma position quant au secteur automobile (Stellantis comprise) : JE N’Y TOUCHE PAS, NI DE PRES, NI DE LOIN !


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

trois + 7 =

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.