retraites beurre et argent du beurre

Retraites : Le beurre, l’argent du beurre… et le cul de la crémière

Vous n’avez pas pu y échapper ces dernières heures. La prochaine réforme des retraites commence à prendre forme. Le “rapport Delevoye” a été devoilé… et bien-sûr, il fait grincer des dents les français. Mais quoi de plus normal ? C’est bien connu. En France “on” aime critiquer et se plaindre !

“Tous égaux… sauf moi”

Des régimes de retraites, il y en aurait 42 en France. J’utilise le conditionnel car je ne les ai pas dénombrés par moi-même. Je ne fais que reprendre ce que j’ai pu entendre très récemment.

Il va de soit que les Français sont d’accord, sur le principe, pour que tout soit remis à plat. Il n’y a, en effet, rien de choquant à ce que tout les travailleurs du pays soient logés à la même enseigne en ce qui concerne leur retraite à venir.

Seulement, à partir du moment où les bénéficiaires de tel ou tel régime vont considérer qu’ils perdent ne serait-ce qu’une demi-miette d’avantage, viendra alors le temps des levées de boucliers. Des travailleurs, harengués par comme jamais par des “leaders” politiques, associatifs, syndicalistes… lesquels sont bardés de gardes du corps et se font trimballer dans le pays par un chauffeur personnel.

Préparez-vous, français, françaises, à défendre votre beefsteak bec et ongles. Fonctionnaires, vous allez perdre l’avantage du calcul de vos droits basés sur les six derniers mois de traitement. Ouvriers (mais pas que), vous allez devoir trimer jusqu’à soixante-quatre ans pour ne pas vous faire enfiler d’une partie de vos revenus. Cadres, vous allez être logés à la même enseigne que vos subalternes.

Merde, réveillez-vous ! Soyez tous égaux, mais laissez-moi mes avantages !

Et sinon, on parle de l’avenir ?

C’est une certitude. Il y aura très probablement des arrangements par rapport à ce qui été présenté (et rabaché) ces dernières heures. Forcément, les “partenaires sociaux” parviendront bien à “arracher” deux ou trois bricoles à ces messieurs dames du gouvernement. Sans quoi ils ne justifieraient pas leur existence.

Une population vieillissante

La population française vieillie. Le nombre de retraités augmente. Le nombre d’actifs diminue. Soit. Dans notre système par répartition, les seconds payent pour les premiers.

En résumé

Ce que voudraient les francais

Le français est humain. C’est ce qui le rend si imparfait… mais aussi si attachant. Sans trop me fourvoyer, je suis certains que le système de retraite parfait et accepté de l’ensemble de nos concitoyens ressemblerait peu de chose près à ceci :

  • une retraite de cadre pour tous (3k€ minimum)
  • un départ à la retraite pas trop tard (55 ans, pas une journée de plus)
  • un calcul à la mode “fonctionnaires” (on prends les 6 meilleurs payes de notre vie, et on fait a moyenne)
  • des cotisations au rabais (ce sont “les autres” qui payent)

Bref… Le beurre, l’argent du beurre et en prime, le cul de la crémière !

Ce que peuvent (vraiment) avoir les français

Pourtant, en plus d’être humain, le français est également un peu “relou” sur les bords. Car le français n’a pas conscience qu’il ne peut pas tout avoir. En même temps, certains “êtres supérieurs” fortement médiatisés ne se gênent pas pour afficher leurs avantages féodaux d’un autre temps. Forcément, cela n’aide pas le français à prendre conscience de certaines choses… et ça attise les convoitises du “bas peuple”.

Ce que les français devraient pourtant savoir se résume a peu de chose près à ceci :

  • on s’en tape de votre vie de merde et de vos retraites de misère. Y’a plus un kopeck dans les caisses, vous n’aurez rien, bande de glands ! Demerdez-vous par vous même… Sinon, assumez votre vie de minables.

C’est fort imagé, assez politiquement incorrect, mais au moins ça a le mérite d’être clair et sans équivoque possible. Je ne pense d’ailleurs pas me tromper en disant que ceci pourrait être (à peu de choses près) la retranscription de la pensée de nombreux hommes politiques (de tous bords).

Ce que vont (enfin) devoir comprendre les français

Les retraites sont un gouffre abbyssal pour les finances publiques et les organismes de retraites. Les cotisations prélevées a l’heure actuelle sur l’ensemble de nos salaires / traitements ont déjà bien du mal à couvrir les besoins actuels. Qu’en sera-t-il donc dans quelques decennies, quand le nombre de retraités aura encore augmenté ?

La réponse est simple… Il faudra de nouvelles réformes. Mais comme les Hommes politiques n’ont pour seul objectif que de se faire réélire (ils ne laisseraient leurs places pour rien au monde) et que les français sont des gueulards à la petite semaine, alors rien ne changera.

Les “réformettes” se succèderont, habillées telles des “réformes du siècle”, jusqu’à ce que minuit sonne et que l’on se rende compte qu’elles n’auront (au final) servies rien (ou presque). Il est donc vital que les français comprennent que le modèle par répartition n’est plus totalement adapté au monde d’aujourd’hui.

Une vraie réforme des retraites, durable et courageuse

Il est necessaire, à mon sens, de réformer du sol au plafond le système de retraites français. Il ne faut surtout pas jetter la répartition ! Elle concoure à une certaine égalité sociale, dans le sens où elle permet à chacun de toucher quelque chose. Un montant fixe… universel.

Un coût total fortement réduit

Alors qu’en 2015 le coût total des retraites était de l’ordre de trois cents milliards d’euros par an, mettre en place une retraite universelle de 1k€ net /mois reviendrait (il y a environ dix-sept millions de retraités à l’heure actuelle), à un coût total de deux cents quatre milliards d’euros par an.

L’économie pour les finances de l’État et des caisses de retraites serait de l’ordre de 1/3 des dépenses actuelles. Considérant qu’il est nécessaire d’anticiper l’avenir, on peut estimer qu’une réduction totale de soixante quinze milliards d’euros par an des prélèvements sociaux au titre du financement des retraites, serait possible.

Cette somme pourrait alors être capitalisée par chacun afin de faire croître le montant total de sa retraite. Les plus petits revenus ne seront globalement pas en mesure de capitaliser beaucoup, mais ils toucheront une retraite minimale garantie.

À l’inverse les plus gros revenus bénéficieront de la baisse du niveau de prélèvements, et seront alors en mesure d’épargner et/ou investir ce surplus pour leurs “vieux jours”.

Une équité sociale mise à mal ?

Si donner à chacun une pension identique est un gage d’égalité (chacun permit la meme chose), la question se pose de l’équité d’une telle mesure. En effet, chaque euro cotisé n’aurait pas le même valeur finale selon que vous gagnez le SMIC ou que vous émargez à deux, trois, quatre ou cinq fois plus.

C’est une question qui se devrait d’être posée dans le cas où un tel système verrait le jour. Dit autrement, est-ce que le gain en capital disponible tiré de la baisse des cotisations, serait en mesure de compenser le plafonnement de la retraite perçue au titre de la répartition ?

Mon avis à ce sujet

Prenons comme bases :

  • un salaire moyen de 2250€ net /mois
  • un gain de cotisations moyen de 2586€ /an

Je pense que l’équité financière serait alors assurée. D’autant plus en considérant que les montants supplémentaires moyens perçus à l’occasion des baisses de cotisations (soit 2586€ /an et par personne) sont investis avec un rendement net de l’ordre de 4% /an (ce n’est pas abusif au regard des performances long terme des marchés financiers ou immobilier).

Partant de là, un investissement annuel de 2,5k€ (pour arrondir) offrirait un capital supplémentaire de 247k€ après quarante années d’Investissement à 4% /an. Cela ferait alors un supplément de revenus de 820€ /mois, soit une retraite totale de 1820€ net /moins.

Encourager les bonnes pratiques budgétaires et financières

Une telle réforme necessiterait, en outre, une certaine approche pédagogique. Il devrait absolument nécessaire d’inculquer une véritable Éducation financière aux français. Chose qui leur permettrait d’aborder cette “retraite par capitalisation” de la meilleure des façons possible.

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