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Dividendes : pour quel rendement faut-il opter ?

Mon portefeuille boursier s’articule aujourd’hui autour d’une vingtaine de valeurs de la cote parisienne. Parmi celles-ci, certaines offrent des rendements largement supérieur à 5%. Inversement, d’autres sont plus proches des 2%. Pourquoi une telle disparité ? Est-ce volontaire, voir même problématique ?

“Hauts” rendements, du cash et des risques

Parmi les valeurs à “haut” rendement que je possède (rendement > 5%), je peux citer mes trois foncières que sont Unibail Rodamco Westfield, Icade et Mercialys. S’y ajoutent la major pétrolière Total ainsi que l’assureur Axa. A elles seules, ces cinq sociétés représentent un quart de mes lignes, mais aussi (et surtout) 37% de la valorisation totale de mon portefeuille. Leur poids, comparativement aux autres sociétés détenues est donc très important.

L’intérêt de ce titres est bien d’augmenter la perception de dividendes. Mais il faut savoir que ces “hauts” rendements ne sont pas non plus la panacée. Car qui dit “haut” rendement, dit risques associés.

Des cours en baisse, un rendement en hausse

Une chute du cours d’une société entraîne mécaniquement une augmentation du rendement de celle-ci. A condition, bien sur, que son dividende ne diminue pas. C’est clairement ce qui se passe depuis plusieurs mois sur les foncières de centre commerciaux. Les cours baissent inlassablement, mais les dividendes sont maintenus.

C’est ainsi que Unibail Rodamco Westfield voit son rendement porté (sur ses cours actuels) aux alentours de 8%. Idem pour Mercialys, qui elle flirte carrément avec les 9% de dividende.

Ce sont là des taux de rendement extrêmement élevés (y compris pour des foncières), lesquels doivent interpeller les investisseurs. Car si les dividendes perçus sont intéressants (en valeur), ils ne compensent absolument pas les pertes liés à la baisse de valorisation de ces sociétés.

Des sociétés matures

Les sociétés dites “matures”, qui sont bien installées sur leurs marchés, et qui ne cherchent plus la croissance à tout prix sont d’autres pourvoyeuses de “hauts” rendements. Cela s’explique par le fait que ces entreprises savent pertinemment qu’elles ne pourront pas “offrir” à la actionnaires des envolées de cours sensationnelles, synonymes de plus-values importantes.

Je ne dis pas qu’il n’est pas possible de réaliser de belles performances avec ce type de sociétés. Si le timing d’achat / revente est bon, il est tout à fait possible de se faire grandement plaisir. Ce que je veux dire, c’est qu’il ne faut pas s’attendre à une “croissance de dingue” de leurs cours. C’est bien là le cas de Total ou d’Axa, pour rester sur les valeurs que je possède.

L’idée de ces sociétés est donc de favoriser leurs actionnaires via le versement d’un dividende élevé. Elles n’offrent pas d’envolées boursières, mais récompensent leurs propriétaires chaque année via un retour de cash (et éventuellement des rachats d’actions).

“Petit” rendements, peu de cash et de la croissance

A coté de ces actions à “haut” rendement, mon portefeuille se compose également de cinq sociétés offrant des rendements inférieurs à 3%, parmi lesquelles Danone, L’Oréal, LVMH et Thalès. Leur poids dans mon portefeuille est relativement faible, puisqu’elles n’en représentent que 14%.

L’intérêt de ces sociétés n’est clairement pas leur niveau de rendement. Pourquoi donc les posséder dans un portefeuille dividendes ? Tout simplement parce qu’elles ont bien d’autres atouts dans leur poche. Il ne faut surtout pas s’arrêter au seul niveau de rendement.

De la croissance et des plus-values

Les sociétés de croissance sont celles qui offrent le meilleures perspectives de plus-value à moyen / long terme. C’est aujourd’hui le cas du secteur du luxe, représenté dans mon portefeuille par les leader mondiaux que sont les français L’Oréal et LVMH.

Depuis fin 2008, les cours de ces deux sociétés ont augmenté respectivement 306% et de 650%. Très belles affaires (et plus-values) pour quiconque les aurait acheté début 2008. Mais ce n’est pas tout ! Car dans le même temps, leurs dividendes ont eux aussi crus.

C’est ainsi qu’un investisseur ayant fait un uniquement achat (fin 2008) de ces deux sociétés, aurait aujourd’hui, en plus de sa plus-value virtuelle, un niveau de rendement sur dividende de 6,17% sur L’Oréal et 12,56% sur LVMH !

Un coté “défensif”

L’autre chose qui peut être recherché chez sociétés à “petit” rendement, c’est leur coté “défensif”. Comprenez par là leur résilience aux coups de bambou du marché. C’est notamment le cas de Danone. Un marché n’ayant pas un coté cyclique (l’alimentaire), une société d’envergure mondiale et des marques reconnues… il n’en faut pas plus pour assurer un peu de “sécurité” au sein d’un portefeuille boursier.

Quelles types de sociétés de rendement détenir en portefeuille ?

Ce n’est que mon avis personnel, mais je pense qu’un portefeuille équilibré se doit d’être composé par ces deux types de sociétés. Chacune ayant des avantages, il serait dommage de s’en priver. Je dirais même que cela participe à une certaine diversification du portefeuille.

Bien sur, entre les “petits” (< 3%) et les “hauts” (> 5%) rendements, on retrouve toute une caste de sociétés proposant un retour à leurs actionnaires compris entre 3 et 5%. Ce sont ces sociétés qui doivent composer le cœur d’un portefeuille équilibré. Il s’agit généralement de sociétés matures (un peu comme les hauts rendements), mais pas uniquement.

LPA

Le Petit Actionnaire est un investisseur boursier, orientant sa stratégie vers la perception de dividendes.

View Comments

  • Je vous lis depuis quelques semaines et je vous trouve très intéressant.
    J'ai tout de même une critique : c'est votre site internet avec lequel je n'arrive pas à m'y retrouver.
    Bonne continuation

    • Bonjour Pat,

      Je vous remercie pour votre message.
      Pouvez-vous me détailler (via l'onglet contact) ce qui vous pose problème quant au site ?

      Cordialement,
      le Petit Actionnaire

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