Quand la bourse baisse : Fly to quality…

Quand la bourse baisse : Fly to quality…

En période de crise il n’est jamais facile de savoir quel type de société acheter. Renforcer des titres clairement orientés à la baisse peut représenter une magnifique occasion de se positionner à moindre coût, en vue d’une éventuelle remontée des cours dans l’avenir. C’est aussi une importante prise de risques. Faut-il pour autant arrêter d’acheter en situation de marché baissier ? Chaque investisseur son point de vue sur cette question. Personnellement, je ne pense pas. Par contre, il est important de ne pas acheter n’importe quelle société. Aussi, il est nécessaire, selon moi, d’aller vers la qualité : Fly to quality !

La qualité se paye plus cher…

Lors d’un krach boursier, le marché dans son ensemble chute très fortement. C’est que nous avons connu entre mi-février et mi-mars. Le CAC40 , pour ne citer que lui, a alors dégringolé de près de 40% en à peine un mois. Une gamelle exceptionnelle de par sa rapidité ! Cela ne signifie pas pour autant que toutes les sociétés ont vu leur cours chuter d’autant. Loin de là…

Alors que certaines auront connu un sort bien plus “abyssale” (Renault -55%, ou encore Unibail Rodamco Westfield -60%), d’autres auront bien mieux résisté (L’Oréal -24%, Dassault Systèmes -31%). Cela est dû aux secteurs d’activité de chacune de ces entreprises, mais aussi à la qualité de leurs bilans respectifs (ainsi qu’à de nombreux autres facteurs). Le fait est que ces dernières sont considérées par la marché comme étant plus qualitatives.

Alors qu’aujourd’hui le CAC40 affiche toujours une baisse de 26% par rapport à l’avant krach (mi-février), L’Oréal est à seulement -9% et Dassault Systèmes à -13%. Ce ne sont là que des exemples. D’autres sociétés affichent des performances au moins tout aussi intéressantes.

La qualité se paye bien plus cher que la banalité !<span class="su-quote-cite">le Petit Actionnaire</span>

Faire du Fly to quality revient donc plus cher que d’aller vers des sociétés plus fragiles. Et c’est normal, car la qualité se paye plus cher que la banalité ! Mais elle a, en contre partie, le gros avantage d’apporter plus de sécurité à l’investisseur… et de stabilité à son portefeuille.

Comment se définie la qualité ?

Au niveau de l’investisseur lambda (tel que je le suis moi-même), il est très compliqué d’évaluer objectivement les éléments prouvant l’aspect qualitatif d’une société. Je dois me fier aux lectures que je peux avoir, et à ce que le marché laisse entrevoir :

  • Une société recherchée en temps de crise verra son cours être bien moins impacté que celles délaissées. Il s’agit là d’un premier indice permettant de déceler une société “de qualité”. Mais ce n’est évidemment pas suffisant. Car peut-être que cette société ne fait que profiter de la particularité de la situation de crise (cf. les sociétés pharmaceutiques en cas de crise sanitaire).
  • Un cours qui résiste plutôt bien à chaque crise est un deuxième faisceaux d’indice laissant entrevoir une société de qualité. Mais là encore, cela demeure trop léger pour faire de Fly to quality.
  • Une entreprise de qualité se doit de posséder un management de qualité. Croissance régulière, décisions non sujettes à controverses, respect des intérêts des actionnaires, y compris des minoritaires, des finances saines… A partir de là, le côté de qualitatif de l’entreprise commence clairement à ressortir.
  • La qualité des produits et de l’expertise ainsi que la capacité à s’adapter aux évolutions du marché sera un signal fort, supplémentaire, de la qualité d’une entreprise.

Une société cochant ces quatre points pourra être considérée comme étant “qualitative”, et pourra faire l’objet d’un “fly to quality”. Bien sûr, tout est susceptible d’évoluer avec le temps. Il n’y a donc aucune garantie de résultat / performance… mais le risque sera à priori moins grand d’acheter ce type de société plutôt qu’un “canard boiteux”.

Il faut aussi noter que la qualité d’une société ne s’évalue pas à sa taille. Ainsi, une ETI peut tout à fait être largement plus qualitative qu’une multinationale affichant plusieurs dizaines de milliards d’euros de capitalisation. Pourtant, de part sa “petite” taille, cette ETI risquera d’avoir un côté plus spéculatif. Lequel n’enlève rien à ses qualité, bien qu’il puisse la rendre, peut-être, moins facilement détectable en tant qu’entreprise “qualitative”.

Fly to quality et dividendes

En règle générale, les entreprises dites “de qualité” ont tendance à verser de moins gros dividendes que d’autres sociétés un peu plus “milieu de tableau”. Cela s’explique par deux choses en particulier :

  • Connaissant encore une certaine croissance, il leur est nécessaire de conserver des liquidités à des fins d’investissements. Celles-ci ne sont donc pas retournées aux actionnaires, mais alimentent la croissance de l’entreprise.
  • Les entreprises “de qualité” n’ont pas besoin de chercher à inciter leurs actionnaires à conserver leurs actions. Leur croissance régulière leur permet dès lors de satisfaire ces derniers sans avoir à leur verser beaucoup de dividendes.

Un minimum de dividende quand même ?

Dans ce domaine, chaque entreprise applique sa propre politique. Il est néanmoins possible de trouver des rendements allant jusqu’à 2%, voir parfois 3%, chez des entreprises de qualité. Au delà de ce niveau, il faut considérer qu’il s’agit d’une société de rendement. Bien sûr, “rendement” et “qualité” ne sont pas nécessairement antinomiques. Néanmoins plus le dividende devient élevé, plus la capacité à croître de l’entreprise doit poser question.

Cela ne signifie évidemment pas qu’il ne faille pas investir sur une belle société (dans le sens “qualitative”) uniquement parce que son rendement commence à être un peu élevé. Il convient néanmoins, dans ce cs, de s’assurer que l’entreprise ne glisse pas (au fil des ans) vers le “milieu de tableau”.

Fly to quality et portefeuille du Petit Actionnaire

Depuis quelques semaines maintenant je m’attache à favoriser les entreprises que je considère comme étant de qualité lorsque j’achète des actions.

Si j’ai pu faire quelques exceptions à cette règle (Total ou Sanofi), sur des sociétés que j’estime intéressantes, je me suis refusé à renforcer certaines lignes que je considère comme étant plus “risquées” telles que Axa, Michelin ou encore Plastic Omnium.

Si je conserve ma confiance dans ces entreprises (sans quoi je ne les détiendrais plus en portefeuille), je trouve que ces sociétés affichent un profil moins “qualitatif”. Elles sont plutôt de “milieu de tableau”. Elles ont leur place dans mon portefeuille, mais ne doivent pas y prendre un poids trop important.

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