C’était en mai 2012. Je quittais le domicile parental pour m’installer avec Madame. J’allais sur mes 25 ans. Je partais à plus de deux cents kilomètres de “chez moi”. Je n’avais pas de travail, plus aucune épargne et bien évidement aucun patrimoine. Autant dire que les choses étaient plutôt mal engagées… Nous sommes aujourd’hui fin mai 2021. Le moment est venu, neuf ans plus tard, de faire un point complet sur ma situation.
Premier impératif : trouver du travail et un logement !
Dans les semaines précédent mon déménagement, j’ai effectué nombreux allers / retours (400 km !) entre chez mes parents (où je vivais alors) et mon futur lieu de résidence. Parfois, je faisais ceux-ci sur une seule journée. L’objectif était clair… trouver rapidement un travail afin de pouvoir faire face, financièrement parlant, dans la vie de tous les jours.
Entre rebondissements et déconvenues, j’ai finalement déménagé sans avoir d’emploi en poche. Heureusement, Madame était en CDD / temps plein au supermarché du coin. Sans compter sur le fait que nous avions opté pour la solution d’hébergement la plus adaptée à notre situation du moment : le studio (de seulement 18 mètres carrés !).
Bien sûr, personne ne souhaite vivre deux dans un lieu aussi exigu. Pourtant, d’un point de vue financier, afin de ne pas mettre tous notre argent dans le loyer, nous n’avions pas le choix. Notre capacité future d’épargne (et notre avenir) dépendait clairement de ce choix.
Quelques jours après m’être installé avec Madame, j’ai finalement décroché un CDD à mi-temps dans un petit restaurant à une trentaine de kilomètres de mon domicile. Je n’avais jamais travaillé dans ce domaine, et cela ne me branchait pas vraiment. Mais pas le choix. Percevoir un salaire était nécessaire.
Le déclic…
Mes nombreux allers / retours pré-déménagement afin de passer des entretiens d’embauche (et de voir Madame) ont épuisé en quasi totalité mes maigres économies. Le plus gros choc pour moi, qui m’a aussi servi de déclic, est survenu lorsque j’ai été dans l’obligation de m’acheter une nouvelle paire de chaussures afin de bien débuter mon nouveau travail. C’est tout juste si j’ai les payer… Neuf ans plus tard, cet épisode continue de me marquer. C’est de là qu’est né le besoin de me constituer de l’épargne.
Épargner, épargner et encore épargner
Mes premiers revenus professionnels (CDD à mi-temps) étaient très limités. Néanmoins, le choix d’habiter en studio couplé aux revenus de Madame (CDD à temps plein) et aux APL, me permettaient de mettre de côte chaque mois.
Notez que si je de “moi” et non pas de “nous”, c’est tout simplement que Madame et moi gérons nos comptes séparément. D’un point de vue patrimonial nous étions cependant à un niveau similaire.
Dans un premier temps, je mettais de côté sur des “Super Livrets”, lesquels offraient encore un rendement de 3 ou 4% sur une courte période de temps. Cela demandait un peu de gestion, mais rien d’exceptionnel non plus.
Le résultat obtenu mettrait une performance un peu plus élevée que celle du Livret A, sans pour autant de risques avec mon argent. C’était l’idéal pour commencer à mettre de côté.
Jusqu’au jour…
Après deux nouveaux déménagements, le premier dans le studio d’en face (un peu plus grand, décembre 2012) et dans notre premier appartement (50 mètres carrsés, septembre 2013), et un nouvel emploi (que j’occupe toujours à ce jour) j’ai décidé que je devais passer à la vitesse supérieure : celle de l’investissement.
Je ne sais plus comment les choses se sont goupillées pour en arrivé là, mais je me suis alors retrouvé sur un forum dédié à l’argent métal. Or et argent furent donc mes premiers achats. Mes revenus avaient quelque peu augmenté, mais étaient tout de même bien plus bas qu’aujourd’hui.
C’est à cette période là que j’ai également développé un certain intérêt (relativement soft) pour le survivalisme. Si cela m’est passé, j’en garde tout de même parfois quelques réflexes d’anticipation : Disposer de masques FFP3 en pleine pandemie mondiale était assez appréciable.
Puis vient la bourse !
Alors que j’étais devenu modérateur sur le forum dédié à l’argent métal évoqué précédemment, j’ai vu le niveau et la fréquentation de celui-ci baisser. De plus en plus opposé aux décisions de l’Administrateur et désabusé par la tournure ouvertement complotisme qui ne cessait de gagner en importance, j’ai décidé de quitter mes fonctions bénévoles.
C’est début 2016 que j’ai commencé à acheter mes premières actions d’entreprises cotées. Par chance, je suis entré sur le marché au plus bas de la protection de 2015 / 2016. À cette époque je gagnais environ 900€ par mois. Madame, elle, était au chômage suite à sa sortie de congé maternité. Autrement dit, les revenus du foyer étaient très limités puisqu’inférieurs à 2k€ par mois (allocations comprises) pour trois personnes dont un nourrisson.
Une bonne gestion financière d’ensemble, avec une grande maîtrise des dépenses locatives (loyer adapté aux revenus mensuels) étaient une nouvelle fois les piliers d’un développement patrimonial sur le long terme.
C’est ainsi qu’avec de très faibles revenus mensuels, la situation financière de mon foyer était tout à fait correcte et me permettait de réaliser mes premiers investissements boursiers. Chose qui m’aurait semblé totalement impossible quatre ans auparavant lors de ma rencontre avec Madame.
Aujourd’hui, fin mai 2021
Le chemin parcouru semble immense en seulement neuf ans. Parti de zéro, je suis parvenu à faire croître le patrimoine de mon foyer. L’achat de notre résidence principale (janvier 2018) ayant également joué un rôle important dans cette construction patrimoniale.
Aujourd’hui, mon patrimoine brut s’établit à quasiment 200k€. Le net étant quant à lui proche des 88k€. Dans le même temps, la valorisation de mon portefeuille boursier vient tout juste de passer la barre des 38k€.
Les revenus de mon foyer (allocations comprises) flirtent avec les 3k€ mensuels. Pour quatre personnes, cela nous classe, selon les données de l’observatoire des inégalités, dans la “classe populaire”. Pourtant, chaque mois, je parviens à investir en bourse entre 10 et 15% de ces revenus.
Tout le monde peut s’en sortir
Sans être extrême, ma situation de mai 2012 n’était pas très enviable ni agréable. J’aurais pu me dire que les choses étaient ainsi, baisser les bras et m’en remettre à la fatalité.
Néanmoins, j’ai préféré tout mettre en oeuvre pour m’en sortir. À commencer par une parfaite budgétaire. La vie est ponctuée de très nombreux choix, dont chacun peut avoir un impact énorme. Ainsi, si le loyer de mon premier studio avait été 100€ ou 200€ plus élevé, Madame et moi n’aurions pas pu épargner et en arriver là où nous en sommes aujourd’hui.