Les GAFAM ont-elles encore de l’avenir ?

Probablement connaissez-vous ce célèbre acronyme : “GAFAM“, désignant les cinq principales entreprises technologiques de la planète, qui sont également devenues des entités extrêmement puissantes… encore plus suite la crise sanitaire de 2020. J’ai nommé :

Pourtant, en 2022, le cours de bourse de ces cinq géantes américaines se sont plus ou moins effondrés. Serait-ce, dès lors, les premiers signes de la fin de leur règne planétaire ? Seraient-elles sur le déclin, au point que leur existence puisse être remise en cause ? Je vous propose, tout au long de cet article, de nous pencher sur ces cinq mastodontes, afin d’évaluer leurs forces ainsi que leurs faiblesses.

Alphabet (ex-Google)

Alphabet est un conglomérat possédant de nombreuses filiales, dont la principale (et plus connue) est Google. La majeure partie des revenus de la société est issue des services internet ainsi que de la publicité en ligne. Bien que numéro trois mondial dans le cloud, cette activité ne représente, à l’heure actuelle, qu’une part très minoritaire du chiffre d’affaires d’Alphabet.

Sa capitalisation boursière de 1140 milliards de $ la place toujours parmi les plus grandes entreprises du monde. Néanmoins, celle-ci a chuté de 39% sur l’année 2022. Dans le même temps, l’indice NASDAQ-100, regroupant les principales valeurs technologiques américaines, ne baissait “que” de 33%.

Alphabet, les points forts…

Comme déjà évoqué, Alphabet c’est avant tout Google, mais aussi Youtube. Tous deux leaders mondiaux incontestés dans leurs secteurs respectifs, ils font office de locomotives pour l’ensemble du groupe, qui, sans elles, ne serait pas ce qu’il est devenu. La société dispose donc de deux marques mondialement connues, lesquelles lui permettent d’engranger la grande majorité de ses revenus annuels.

En outre, les autres activités poursuivies par le groupe (insignifiantes d’un point de vue purement financier), s’orientent vers des recherches qui pourraient s’avérer extrêmement rémunératrices à l’avenir. Celles-ci, très ambitieuses, ont un véritable potentiel financier si elles aboutissent. Mais pour le moment, il n’y a rien de véritablement concret. Tout du moins, pas au point d’impacter la firme.

… et les points faibles

Le dernier des “points forts” évoqués précédemment fait également partie des points faibles du groupe. En effet, si miser sur l’avenir est quelque chose d’extrêmement important, cela a pour conséquence de brûler de l’argent sans en rapporter (ou très peu) dans l’immédiat. Dans un contexte économique mondial fortement perturbé, ces dépenses peuvent sembler superficielles. Les couper serait alors un moyen facile d’économiser du cash et donc d’afficher de meilleurs résultats. Mais cela pourrait tout aussi bien affecter le groupe à plus long terme, en le privant, potentiellement, d’avancées technologiques majeures.

Le second “point faible” notable réside dans la concurrence, laquelle se fait de plus en plus pressante dans certains secteurs. En particulier pour ce qui est de la vidéo. Si Youtube ne semble aucunement menacé à court / moyen terme, il ne faut pas pour autant sous-estimer le chinois TikTok, dont la cible “jeune” pourrait bien lui assurer un avenir radieux. Car dans le secteur des “techs”, devenir (et rester) populaire parmi les jeunes générations est le meilleur moyen de croître. La preuve avec Facebook, que j’évoquerai par la suite, qui connaît de grandes difficultés à ce niveau là.

Mon point de vue sur Alphabet

  • une belle entreprise, mais avec de fortes dépendances
  • objectif principal, rester “jeune” à tout prix
  • je pense que l’entreprise peut avoir un bel avenir

Pour aller un peu plus loin dans les détails de mon propre positionnement face à Alphabet…

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Apple

La société à la pomme offre à ses clients toute une gamme de produits technologiques, allant du smartphone (iPhone) à l’ordinateur (Mac), en passant par la musique (iPod) ou encore, par son propre système d’exploitation maison (iOs). Il est à noter que la société est assez fortement dépendante de l’iPhone, lequel représente plus de 50% de son activité.

Du fait de sa capitalisation boursière de 2000 milliards $, Apple apparaît comme la plus grande entreprise du monde. Sa chute de 27% en 2022 (-33% pour le NASDAQ-100), lui permet d’enregistrer une petite sur performance par rapport au marché.

Apple, les points forts…

Le principal point fort de la firme de Cupertino demeure son image de marque, laquelle s’est construite avec le temps. Son nom rime généralement avec des qualificatifs tels que “haut de gamme”, “innovation”, ou encore “passion”. L’image de marque est le meilleur argument marketing qui soit, en particulier lorsqu’elle est associée à une base de clients / fans admiratifs de l’entreprise. Ainsi, les produits proposés ne sont plus consommés pour ce qu’ils sont, mais, bien souvent, pour ce qu’ils représentent.

Le second point fort notable d’Apple réside dans la captivité de ses clients. En effet, développant son propre environnement matériel et logiciel, la société propose une expérience unique à ses utilisateurs, lesquels peuvent, par la suite, considérer comme trop compliqué une éventuelle migration sur d’autres systèmes. Il s’agit, d’une certaine façon, de s’assurer une fidélité “forcée” tout en vendant ses propres équipements maison.

et les points faibles

Apple a réellement basé sa réputation sur l’innovation dont à su faire preuve, à une époque, l’entreprise. En particulier avec la création de l’iPhone (2008), marquant le véritable décollage du cours de bourse de l’entreprise, où avec celles de l’iPad en 2010. Ces modèles ont véritablement marqué les esprits et révolutionné l’industrie. Néanmoins, au fil des ans, l’innovation semble perdre de sa superbe, pour laisser la place à de simples “évolutions”. L’image de marque (cf. le meilleur argument marketing qui soit) permet actuellement d’absorber cela. Il n’en reste pas moins que pourrait arriver le moment où les clients se poseraient la question du rapport innovation / prix des produits de l’entreprise. Le risque serait alors que les clients les moins “fanatiques” deviennent “infidèles” aux produits de l’entreprise.

Si le prix baisse, c’est forcément que la qualité en fait de même ! ​Monsieur Toutlemonde

Si tel devait être le cas, il n’est pas évident qu’une baisse des prix parvienne à maintenir / sauver les ventes. En effet, un tel événement pourrait fortement impacter l’image de l’entreprise, et ce sous deux angles différents. Tout d’abord, cela aurait pour effet d’insinuer une baisse de qualité des produits proposés…

Pour les clients un peu plus à même de comprendre la société (ceux ayant conscience que la qualité ne serait pas impactée) cela serait une sorte d’aveu de l’entreprise, selon lequel ses produits étaient jusqu’alors vendus à prix prohibitifs. Les conséquences pourraient alors être importantes.

En matière de produits technologiques, les meilleures composants ne font rien de plus que du “haut de gamme”. Le “luxe”, pour sa part, ne se décrète pas. Il s’entretient via une innovation constante.le Petit Actionnaire

Mon point de vue sur Apple

  • un grand potentiel, avec toutes les cartes en mains
  • la société est encore “très bien vue” par le marché
  • je trouve que l’entreprise se repose trop sur ses acquis

Pour aller un peu plus loin dans les détails de mon propre positionnement face à Apple…

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Meta (ex-Facebook)

Meta exploite notamment les plate-formes “Facebook”, “Instagram”, “Messenger” et “Whatsapp”. Celles-ci, via les services liés et (surtout) la publicité, représentent plus de 98% des revenus du groupe californien. En outre, Meta est également leader mondial des dispositifs de réalité virtuelle et augmentée. Néanmoins, cette seconde activité compte pour moins de 2% des revenus.

Avec une capitalisation de “seulement” 315 milliards $, Meta affiche le pire bilan boursier 2022 parmi les GAFAM. La chute de son cours est plus de deux fois supérieure à celle du NASDAQ-100, puisqu’elle affiche un très violent -65% !

Meta, les points forts…

Meta peut compter sur (environ) 3 milliards d’utilisateurs (octobre 2022) actifs par mois sur la totalité de ses plate-formes. Cela permet au groupe d’accéder à de très grandes quantités de données personnelles. Tout comme Alphabet, l’entreprise peut alors en profiter pour les monnayer. Ce qui en fait le deuxième bénéficiaire mondial de revenus publicitaires, derrière… Alphabet.

Le second point fort majeur de Meta recoupe une nouvelle fois celui d’Alphabet. À savoir que l’entreprise investit une part importante de ses revenus dans des projets d’avenir. Cela sous-entend qu’elle cherche continuellement à évoluer afin de proposer à ses utilisateurs des produits et expériences sans cesse innovants.

et les points faibles

Lancé en 2004, Facebook ferait presque office “d’ancêtre” en comparaison avec ses compétiteurs. En perte de vitesse ces derniers trimestres, la crise actuelle n’aidant pas, la société à du se résoudre à licencier, fin 2022, un total de 10k salariés. En outre, l’audience du réseau social prend de l’âge, le rendant de plus en plus “ringard” aux yeux de la nouvelle génération.

Le rachat, en 2012, d’Instagram permet à Meta de disposer de deux plate-formes parmi les plus connues au monde. Néanmoins, cette dernière connaît plus ou moins les même difficultés que Facebook face à une féroce concurrence.

Autre point faible de taille… L’orientation donnée au groupe par son fondateur Mark Zuckerberg. Une orientation claire, visant à développer et populariser le métaverse, mais qui ne convainc pas, pour le moment, le marché. Il en résulte que les montants investis chaque année (environ 10 milliards $) paraissent totalement ahurissants à nombre d’observateurs.

Il ne faut pas oublier non plus le poids de la publicité dans les revenus totaux du groupe… 98% ! La dépendance est telle que toute baisse des revenus issus de celle-ci aurait de très lourdes conséquences pour Meta.

Mon point de vue sur Meta

  • une audience importante, mais vieillissante
  • d’importants investissements, mal vus par le marché
  • l’entreprise cherche à préparer l’avenir, sans convaincre

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Amazon

Amazon est leader mondial du commerce en ligne. Mais la société a tout de même su, au fil du temps, se développer sur d’autres secteurs technologiques. Ainsi, elle est également active dans :

  • le cloud (AWS, n°1 mondial)
  • la vidéo à la demande (Amazon Prime Vidéo , n°2 mondial)
  • la publicité en ligne (n°3 mondial)

A fin 2022, Amazon représentait une capitalisation d’environ 850 milliards de $. Soit une chute de 50% sur l’année, bien plus lourde que les 33% de l’indice de référence NASDAQ-100.

Amazon, les points forts…

Comme évoqué précédemment, la diversification du groupe est un élément très positif. Bien que la vente en ligne représente tout de même la moitié de son activité, son positionnement sur d’autres secteurs assure à Amazon une diversification bienvenue. En outre, second point fort, cette diversification ne se fait pas à moitié, dans le sens où la société fait figure de leader (ou quasiment) sur chacune de ses activités. Ce qui lui permet de disposer d’une légitimité évidente partout là elle opère.

et les points faibles

Si la diversification du groupe est un élément qui est évidemment positif, la forte dépendance au commerce en ligne est son principal point faible. Celui-ci a fortement bénéficié de la crise Covid pour prospérer, mais désormais les choses sont en train de se normaliser, impactant de fait l’activité globale du groupe.

En outre, Amazon doit faire face à de nombreuses critiques sur les conditions de travail de ses employés, en particulier de ceux évoluant dans ses entrepôts géants. Qu’elles soient fondées ou non, ces critiques participent à écorner quelque peu l’image de l’entreprise, laquelle n’hésite d’ailleurs pas à contre-communiquer sur ce sujet afin d’estomper l’effet négatif.

Mon point de vue sur Amazon

  • belle diversification des activités
  • situation un peu détériorée suite à la fin des restrictions COVID
  • a toutes les cartes en main pour assurer son avenir

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Microsoft

La firme de Redmond se présente en tant que leader mondial du logiciel et des systèmes d’exploitation pour PC et serveurs. Outre le système d’exploitation mondialement connu “Windows”, l’entreprise développe des produits tels que la suite Microsoft 365, Excel, etc… Sans oublier la solution départage de fichiers Onedrive, ou encore Microsoft Teams. Le groupe est également actif dans le cloud (Azure, n°2 mondial) où encore les jeux vidéos (Xbox).

Avec une capitalisation boursière de près de 1800 milliards $, Microsoft est l’une des “GAFAM” qui s’en est le mieux sortie, puisqu’elle a connu une chute de “seulement” 30% de son cours durant l’année écoulée. Soit légèrement moins bien qu’Apple (-27%)… mais mieux que le NASDAQ-100 (pour rappel, -33%).

Microsoft, les points forts…

Contrairement aux autres GAFAM, Microsoft affiche un certain équilibre entre ses différents secteurs d’activité. Là où les quatre autres acteurs “techs” disposent tous d’une activité supplantant toutes les autres, l’entreprise fondée par Bill GATES parvient à un certain équilibre fort intéressant d’un point de vue financier. Il est, en effet, largement préférable de dépendre de plusieurs sources de revenus plutôt que d’une seule !

En outre, l’entreprise possède une histoire que n’ont pas les autres GAFAM (mis à part Apple, créée seulement quelques mois plus tard). Sa création remontant à avril 1975 (avril 1976 pour “la Pomme”), Microsoft à déjà vécu des (R)évolutions technologiques l’ayant obligé à prendre de nouveaux virages. Tout comme dans d’autres domaines… l’expérience, ça a du bon.

et les points faibles

La large diversification de Microsoft ne doit pas faire oublier que l’entreprise est active sur le secteur des PC, lequel est en déclin régulier depuis plusieurs années, et qui représente toujours une bonne trentaine de pourcents de l’activité du groupe. Comme évoqué précédemment, le relatif équilibre des activités du groupe permet cependant de réduire le risque lié à une “perte de vitesse” isolée.

Un autre point à surveiller concernant Microsoft est la concurrence. Malgré un positionnement fort intéressant, le groupe ne ressort pas comme étant LE leader sur plusieurs de ses marchés (jeux vidéo, cloud). Il convient donc d’être vigilant quant à son évolution au regard de celle de ses concurrents.

Mon point de vue sur Microsoft

  • une entreprise aux activités équilibrées
  • doit faire face à des activités sur le déclin
  • une entreprise plutôt stable

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Quel avenir pour les GAFAM ?

Les éléments développés tout au long de cet article évoquent clairement différents défis auxquels devront faire face chacune des GAFAM. Bien qu’elles soient toutes, aujourd’hui, dans des situations différentes, elles sont encore loin d’avoir renoncé à leur hégémonie. Disposant toutes d’une trésorerie pléthorique (47 milliards $ -à fin 2021- pour les deux plus “pauvres” que sont Meta et Amazon), toutes sont correctement armées pour aborder l’avenir. Tout dépendra, finalement, des choix opérés par leurs managements respectifs. Si ils sont bons… BANCO ! Par contre, si ils se révèlent mauvais… la chute pourrait être des plus compliquées.

Disclaimer

Cet article mêle à la fois des données accessibles de façon publique, et mes propres opinions. Celles-ci n’ont aucune valeur de conseil ! Toute décision d’achat ou de vente d’actions et/ou d’autres types de produits financiers se doit de reposer sur des éléments solides et personnels. Les informations contenues dans cet article ne constituent pas une analyse permettant de prendre une décision d’achat ou de vente !

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