les couteaux qui tombent

Les “couteaux qui tombent”

Non, ces “couteaux qui tombent” n’ont rien à voir avec un raté lors d’une émission de cuisine. Il s’agit là d’une expression utilisée par les investisseurs boursiers. Faut-il attraper ces “couteaux qui tombent” ou bien faut-il simplement les laisser tomber ?

Qu’est-ce q’un “couteau qui tombe” ?

Il s’agit ni plus ni moins d’une action qui voit son cours chuter. Celle-ci peut aussi bien être brutale que linéaire (sur une longue période. La chute peut avoir plusieurs raisons. De mauvais résultats, des craintes quant à l’avenir du business, une spéculation baissière à outrance, …, et bien d’autres choses encore.

Que faire face à un “couteau qui tombe” ?

Il est très souvent conseillé de laisser l’action chuter et de ne surtout rien faire. En effet le risque est grand de vouloir aller à l’encontre du marché. Tout du moins lorsqu’on considère le marché comme étant efficient. Car dans une telle situation, un cours qui baisse est forcément justifié.

Pourtant, je pense que dans certaines situations, acheter une action sur une chute peut avoir un certain intérêt. D’autant plus qu’il n’est pas rare que le marché sur-réagisse à certaines nouvelles. J’ai un exemple récent en tête :

  • la fraude comptable dans une filiale de Altran, qui a entraîné une chute spectaculaire du cours de la société. Tout cela pour s’appercevoir, quelques mois plus tard, que cette fraude était extrêmement limitée et qu’elle n’aurait qu’un impact mineur sur le groupe… qui se voit finalement proposer une offre de rachat à hauteur de 14€ /action par Capgemini.

Bien sûr, cela ne se passe toujours aussi bien. Il arrive parfois que la chute n’en finisse jamais et entraîne une possible défaillance de la société :

  • c’est ce que démontré la société Orchestra Prémaman. Les spécialiste de la puériculture est aujourd’hui au bord du gouffre. Ses résultats sont faméliques, sa dette croît et l’action ne vaut plus que quelque centimes. Pourtant, il y a seulement quatre ans le cours du titre atteignait des sommets (plus de 22€ /titre).

Acheter en limitant (autant que possible) les risques

Lorsque vous rencontrez un “couteau qui tombe”, prenez bien le temps d’analyser la situation avant de passer (éventuellement) à l’achat.

Regardez ce qui a entraîné la chute du cours. Si vous constatez qu’elle est liée à une baisse de l’activité (et/ou des résultats) sur plusieurs années (avec de mauvaises perspectives pour l’avenir), ne vous risquez pas. De même, sous constatez que la chute serait liée à de mauvaises décisions de l’équipe dirigeante (et qu’elle reste malgré tout en place), alors il est préférable, là encore, de rester à l’écart. Il ne faut pas tenter le diable.

Par contre si vous estimez que le marché a sur-réagit à une mauvaise nouvelle qui ne semble pas impacter sensiblement es performances futures de la société, alors il est peut-être possible d’envisager de rattraper le couteau en plein vol. Tout en gardant en tête qu’il n’est pas impossible que vous fassiez une erreur. Mais ça vous ne le saurez généralement qu’après quelques mois.

Acheter au plus bas, une situation idéale !

Avouez-le… si vous aviez une baguette magique vous permettant d’investir votre argent uniquement sur des “plus bas”, vous fonceriez. Et vous auriez parfaitement raison de le faire et d’agir ainsi.

C’est justement ce que permettent les couteaux qui tombent. Malheureusement, ni vous ni moi (ni personne d’autre) ne possédons de baguette magique. Il est donc évident qu’il existe un part non négligeable de risque dans cette façon de faire.

À noter d’ailleurs que le risque sera toujours présent? Y compris (et surtout) en achetant une valeur sur ses sommets. Mais avant d’acheter une valeur sur ses “plus bas”, prenez le temps de vous renseigner à son sujet. Évidement, si vous n’êtes pas convaincus par la société (et les informations trouvées) et que des doutes persstent… alors ne prenez aucun risque ! Il vaut mieux rater une bonne affaire plutôt que de s’embourber dans le pétrin.

Quelques “couteaux qui tombent”…

Des “couteaux qui tombent” il y en a en permanence. Certains sont bien plus attrayants que d’autres. Simplement parce que le cours semble vraiment déconnecté de la réalité des chiffres et des prévisions.

  • c’est aujourd’hui le cas sur le secteur des foncières de centres commerciaux. Unibail Rodamco Westfield, leader mondial du secteur et propriétaire de centres commerciaux de tout premier ordre se débat avec un cours de bourse en chute libre sur fond de concurrence de l’e-commerce ainsi que du fait des craintes quant à l’intégration de Westfield au sein du groupe. Je peux également citer Mercialys, qui opère essentiellement des centres commerciaux du groupe Casino Guichard.
  • le constructeur automobile Renault peut également être cité à titre d’exemple. Le titre a perdu près de la moitié de sa valeur en quelques mois. Plombé, d’une part, par le côté cyclique de son activité, d’autre part par le scandale lié à Carlos Ghosn… mais aussi par la guerre commerciale sino-américaine.

En conclusion

Un “couteau qui tombe” peut présenter une formidable occasion de réaliser, à moyen / long terme, une belle plus-value. Il faut, pour cela, compter sur un certain manque d’efficience du marché.

Mais c’est aussi une prise de risque non négligeable, dans le sens où si ça baisse, c’est bien qu’il y a une raison. L’investisseur se doit donc de défaire sa propre opinion sur le caractère exagéré ou non de la baisse. Mais il faut aussi faire preuve d’une certine rêve de caractère afin de supporter une éventuelle poursuite de la baisse du titre.

2 commentaires pour “Les “couteaux qui tombent”

  1. Hello,

    Comme vous le dites, il est toujours tentant d’acheter un couteau qui tombe, alléché par l’augmentation du rendement, l’accroissement de la décote, etc. Personnellement j’utilise l’analyse graphique avant de prendre position et je n’achète jamais un couteau qui tombe. Alors oui, je n’achète jamais le point bas mais je me couvre contre les baisses abyssales de certains titres.

    En 2016, je voulais acheter la société Bourbon pensant que la société avait touché un point bas à 10€ mais je n’ai jamais trouvé de signal graphique. La société avait des qualités indéniables en 2016 (business, actifs, trésorerie, etc.) mais après avoir cramé tout son cash, la société est aujourd’hui en grande difficulté. 3 ans plus tard, la société cote 2,35€…

    Avez-vous déjà backtesté l’analyse graphique sur quelques couteaux qui tombent et des recovery ? Concernant Unibail nous sommes sur un support mais il n’y a aucun signal d’inversion de la tendance baissière (pour le moment).

    Alexandre

    1. Bonjour Alexandre,

      En effet, un couteau qui tombe peut présenter d’importants risques. Je l’évoque, par ailleurs, dans l’article. Néanmoins je pense que sur les “grosses valeurs” (avec de bonnes données chiffrées), il peut y avoir un intérêt à acheter sur une baisse.

      Bourbon est effectivement un exemple très parlant. Néanmoins cela reste une small cap. Ces “petites” sociétés sont plus susceptibles de rencontrer des soucis lorsque les vents sont contraires.
      Concernant Unibail, je n’ai pas vraiment de craintes. Mon PRU est de 168€ et qqs centimes. Je n’ai aucune inquiétude (sur le long teme) la concernant.

      Pour répondre à votre question, non, je n’ai jamais fait de backtests sur les couteaux qui tombent / recovery. Mais que nous soyons bien d’accord : je n’ai jamais dit qu’il fallait acheter n’importe quel société voyant son cours baisser 🙂

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