L'augmentation de capital... de quoi s'agit-il ?

L’augmentation de capital… de quoi s’agit-il ?

Les augmentations de capital… vous en avez déjà sûrement entendu parler si vous suivez quelque peu l’actualité économique. Rien qu’en France, opérations de ce type se réalisent chaque année. Parmi elles, deux concernent des entreprises bien connues des investisseurs : Unibail Rodamco Westfield (leader mondial des centres commerciaux) et Korian (leader français des EHPAD). Mais qu’est-ce qu’une augmentation de capital ? À quoi cela sert-il ? Quelles raisons poussent des entreprises à en effectuer ?

Qu’est-ce qu’une augmentation de capital ?

Il s’agit d’une opération menée par une entreprise dans le but de récupérer, indépendamment de la raison de cette augmentation de capital, de nouvelles liquidités. Cette opération s’effectue par l’émission de nouvelles actions de la société. Elle en l’entièreté des fonds nouvellement investis en son sein.

Néanmoins, une augmentation de capital a pour conséquence d’augmenter (parfois très sensiblement) le nombre d’actions de l’entreprise qui la réalise. Afin de ne pas être dilués (perdre de l’importance au capital de la société), les actionnaires déjà présents au capital e doivent (si la possibilité leur est laissée) de participer à ce type d’opération.

Pourquoi réaliser une augmentation de capital ?

Comme précisé précédemment, lorsqu’une entreprise réalise une augmentation de capital, il s’agit pour elle de récupérer des liquidités. Celles-ci seront alors utilisées à diverses fins, lesquelles dépendent directement de la situation de la société. Voici quelques exemples récents / à venir d’augmentations de capital :

  • POIETIS : Il s’agit d’une startup française développant un procédé de fabrication de tissus (par exemple de la peau) bio-imprimés. Cette société organises de levées de fonds (augmentations de capital) de façon régulière afin de croître et surtout de se développer. J’ai participé (dans une très modeste mesure) à l’une de ses levées de fonds remontant à quelques années.
  • KORIAN : Cette entreprise n’est autre que le leader français des EHPAD. Elle vient de lancer une augmentation de capital devant lui permettre (grâce aux liquidités récupérées dans l’opération) de racheter une autre société afin de faire de la croissance externe. Il s’agit là d’une alternative au recours à la dette bancaire.
  • UNIBAIL RODMACO WESTFIELD : Le leader mondial des centres commerciaux subit de plein fouet la crise économico-sanitaire liée au Covid-19. Afin de faire de faire face à ses obligations vis à vis de ses créanciers, la société envisage d’avoir recours à une augmentation de capital. Elle aura lieu, si approuvée par l’Assemblée Générale du groupe, dans les semaines à venir. Le nombre d’actions en circulation devrait au moins doubler. Les actionnaires habituels qui ne pourront pas (ou qui ne souhaiteront pas) remettre au pot subiront une forte dilution.
  • SOLOCAL GROUPE : Empêtré dans de grandes difficultés depuis des années, le groupe propriétaire de Pages Jaune ou encore de Mappy a du mener une (nouvelle) augmentation de capital ces dernières semaines. Il s’agissait là de transformer une partie de sa dette en actions nouvelles, au profit de ses créanciers. Cette opération a totalement rincé les actionnaires. Le titre ne vaut désormais plus que quelques centimes !

Ces quatre exemples (non exhaustifs) montrent clairement les effets (et les utilités) que peut avoir une augmentation de capital. Il s’agit parfois d’une opération de croissance. Et parfois d’un ultime réflexe de survie.

Qu’en pensent les actionnaires ?

Quelle que soit la raison poussant une entreprise à réaliser une augmentation de capital, les actionnaires se trouveront dilués. Sauf à ce qu’ils aient la possibilité (via des DPS) la possibilité d’y participer par eux-même.

Lorsque la finalité de l’opération est de créer de la valeur (exemples de Poietis et de Korian), la dilution des actionnaire est susceptible d’être largement compensée par les gains issus de de la valorisation de la société. Inversement, dans le cas où il s’agit de répondre à des difficultés (exemples de Unibail Rodamco Westfield et encore plus de Solocal Groupe), les actionnaires subissant l’opération font souvent office de “dindons de la farce”.

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