Les “aristocrates” sont-elles intéressantes ?

Les aristocrates (du dividende) sont des sociétés dont le dividende est croissant depuis au moins une dizaine d’années. En France tout du moins. Aux États-Unis, par exemple, la dénomination “aristocrate” ne s’acquiert qu’après une vingtaine d’années de croissance continue du dividende.

Mais ces “aristocrates”, qui présentent souvent un niveau de dividende inférieur à 3% sont-elles intéressantes ? Méritent-elles, malgré un rendement (sur dividende) moyen d’entrer dans votre portefeuille et d’intégrer votre stratégie d’investissement sur les dividendes ? La réponse setouve ci-dessous.

Le rendement (sur dividende)

Comme évoqué ci-dessus, le rendement des aristocrates ne dépasse que rarement les 3%. À côté de cela, un nombre bien plus important de sociétés proposent des rendements pouvant varier de 4 à 6% brut.

Forcément, le portefeuille (d’actions) se trouve immanquablement attiré par ces dernières. C’est tout à fait logique. Qui ne serait pas intéressé par un rendement plus élevé ?

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Cas pratique

Supposons deux sociétés qui côtent 100. La première, aristocrate, propose un dividende annuel de 2,5. Celui-ci croit en moyenne de 5% par an. En face, l’autre société propose un dividende stable d’années en années de 5.

. après 5 années

  • le dividende de la première société s’élèvera alors 3,03. Un actionnaire durant ces cinq années aura touché 13,79€ de dividende.
  • le dividende de la seconde société sera toujours de 5. Un actionnaire de cette société aura touché 25 de dividende.

. après 10 années

  • le dividende de la première société sera de 3,87. Le investisseur, toujours actionnaire de la société, aura touché 31,40 de dividende au cours de ces dix années.
  • l’actionnaire de la seconde aura, lui, perçu 50 de dividende sur la même période.

. après 20 années

  • le dividende de la première société s’élèvera à 6,31. Le investisseur, toujours actionnaire de la société, aura touché 82,56 de dividende au cours de ces vingt années.
  • l’actionnaire de la seconde aura, quant à lui, perçu 100 de dividende sur la même période.

Il est donc clair que suivant cet exemple, à moins d’avoir un objectif d’investissement s’étalant sur plusieurs décénies, qu’il faut privilégier les sociétés à “gros” dividende stable plutôt que les aristocrates.

En êtes-vous bien certain ?

Bien qu’investisseur dans les dividendes, réaliser une plus-value est toujours quelque-chose d’intéressant.

Aussi, la société numéro un de l’exemple ci-dessus ne versant que 2,5 de dividende, son cours n’est amputé, chaque année, que du montant versé.

Supposons donc désormais que le cours de chacune de ces deux sociétés augmente de 5% par an.

. après 5 années

  • le cours de la première société sera de 111,67, auquel s’ajouteront les 13,79 de dividende perçu. L’actionnaire sera alors à la tête d’un capital de 125,46.
  • le cours de la seconde société sera quand à lui de 98,61. Ses 25 de dividende lui permettront alors d’avoir un capital de 123,61.

On voit là qu’en prenant en compte le facteur “plus-value”, il devient beaucoup plus intéressant de détenir une aristocrate du dividende.

Après dix années, l’actionnaire 1 aura un capital de 152. Le numéro deux aura quant à lui 147 de capital.

Au terme des vingt années, l’écart se sera encore clairement creusé. Le capital de l’actionnaire 1 sera de 215. Celui du numéro 2 ne dépassera pas les 191.

Les deux actionaires auront donc combien gagné de l’argent (hors inflation), mais là où le premier aura un rendement annuel global de 3,9% contre 3,28% pour le numéro 2.

Faut-il bannir de son portefeuille les sociétés à dividende stable ?

Bien sûr que non. Les sociétés à rendement stable ont elles aussi leur place dans un portefeuille orienté dividendes. Elles permettent notamment de d’obtenir un rendement sur dividende plus élevé dès la constitution du portefeuille.

Elles ont d’autant plus leur place dans le portefeuille lorsqu’on sait que les aristocrates sont peu nombreuses. Sur les 40 sociétés du CAC 40, seules LVMH, Hermès International, L’Oréal, Essilorluxottica et Sanofi peuvent prétendre à ce “titre”.

De même, sur les 120 valeurs (hors sociétés du CAC 40) composant le SBF 120, les seules aristocrates sont Ipsos et Rubis.

Il faut également prendre en compte qu’un investissement dans ces valeurs ne doit pas se faire sur le seul critère “aristocrate”. D’autres éléments (situation sectorielle, situation de la société, couverture du dividende, croissance du BNA) doivent être intégrés à la réflexion d’investissement.

Et le Petit Actionnaire dans tout ça ?

Disons-le clairement, j’ai raté le coche sur les valeurs du luxe, aveuglé que j’étais par de “gros” rendements. Je suis tout même actionnaire dans quatre des aristocrates françaises citées précédemment. À savoir : L’Oréal, Sanofi, Ipsos et Rubis.

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